Le froid a figé les eaux des marais.
L'aigrette se réfugie sur le talus,
offrant ses plumes blanches
au moindre rayon de soleil.
Les bécasseaux lancent leurs cris flûtés
en survolant l'eau miroitante
de leurs vagues ondoyantes.
Les chevaliers perchés sur leurs pattes grêles,
fouillent la vase de leur long bec fin.
Les bernaches au loin jacassent
et leurs cris rauques se répondent.
Je m'avance prudemment sur le chemin boueux
essayant de capter l'instant fugace,
l'oiseau moins craintif
et guettant la descente de l'astre du jour
là-bas, au-delà du traict.
Les lumières du crépuscule
habillent le marais de couleurs incroyables
que la froidure de l'hiver sublime
la palette du ciel se décline
des teintes pastels au bleu-violet profond
que parfois les nuages estompent.
On dirait que le froid
a déposé un voile d'une pureté glaciale
qui fige l'eau, l'argile et les herbes folles,
dans un même linceul de beauté infinie.