Tiens il y a encore un déménagement en face de chez moi : environ une fois par an de nouveaux locataires débarquent dans cette maison de plain-pied occupée auparavant pendant plusieurs années par un couple âgé - lire dans la même série : Le petit monsieur triste -
Bizarre d’habiter ainsi les uns à côté des autres sans se connaître… en tout cas c’est ce qui s’est passé cette fois avec les locataires 2013/2014 et ce n’est pas faute d’avoir (un peu) essayé, du moins au début, avec gens-là.
A part les allers retours des deux voitures je ne connaissais pas ces voisins annuels car je n’ai jamais réussi à créer un minimum de contact avec eux. Je voyais que la maison était habitée par deux personnes : un homme et une femme avec un bébé et un chien qui se mettait à aboyer sans s’arrêter dès que sa maîtresse s’absentait…
J’ai essayé d’abord le hochement de tête de loin lorsqu’il arrivait qu’on sorte de la maison au même moment, j’ai essayé aussi quelques mots du style « bonjour », toujours d’un peu loin c’est vrai (de l’autre côté de la rue ;) jusqu’au jour où j’ai vraiment insisté sur le hochement de tête suivi de plusieurs « bonjour», sans hurler mais en haussant le ton… au cas où j’aurais eu affaire à un mal-entendant ;)
Non décidément ces personnes-là n’avaient aucune envie de lier connaissance avec leur entourage, ni avec moi ni avec les autres voisins avec lesquels heureusement j’arrive à échanger quelques mots, voire quelques phrases, voire un café, des plants, un petit service, la vie normale du voisinage quoi !
La locataire au bébé et au chien est partie en août et alors le miracle s’est produit : cette fois-là c’est elle qui, la première, m’a saluée d’un sourire éclatant en me disant bonjour… je ne l’ai plus revue ensuite, apparemment elle avait dû déménager ce jour-là et devait être contente de partir.
L’homme est resté encore 2 mois après son départ (ils vivaient en colocation dixit le propriétaire de ladite maison). Je n’essayais plus de le saluer depuis quelques temps déjà puisqu’apparemment il préférait rester dans sa grotte. Je n’ai finalement connu de ce voisin d’en face que ses allers retours en voiture, avec une anecdote cependant : cet été après le départ de la dame, pendant une quinzaine de jours il n’y eut plus de voitures devant la maison, les volets étaient fermés… or un soir, alors que je sortais, j’ai vu une livreuse de pizzas sonner à la porte, je m’apprêtais à lui dire que ce n’était pas la peine de sonner car il n’y avait personne lorsque cet homme lui a ouvert la porte… l’ours était donc encore dans sa grotte. Je me suis même inquiétée pour lui !
Ben oui après on entend des histoires macabres aux infos du genre « un vieux monsieur a été retrouvé mort dans son appartement après 3 semaines et les voisins ne s'en sont pas aperçus », je ne vous dis pas culpabilité des voisins ! Mais il n’y a pas que dans les grandes villes où l’on vit les uns à côtés des autres sans se connaître, la faute au travail stressant, à la vie speedée, à la méfiance latente envers l’inconnu, les gens se calfeutrent dans leur cocon et ne vont pas facilement les uns vers les autres.
Pas de jugement de ma par juste un peu d’interrogation et de tristesse face à ces comportements fermés, espérons que les nouveaux voisins qui emménagent aujourd’hui seront aussi ouverts que ceux que l’on avait croisés avant eux - une jeune couple charmant qui, alors même qu’ils avaient peu de temps en rentrant de leur travail, savaient sourire et dire quelques mots.
Un p'tit mot, un sourire suffisent bien souvent à ensoleiller une journée, que ce soit entre voisins, collègues mais aussi au passage en caisse, dans la file d'attente, au guichet... pensons-y ça ne coûte rien et ça nous fait du bien à nous aussi :)