Un texte de mon ami Djamal Layeun et la suite qu'il m'a inspirée....
Tu dis aimer l'air pur, mais ne circule qu'en voiture.
Tu dis aimer les forêts luxuriantes, mais tu achètes aveuglement chez Leroy Merlin...
Tu jubiles devant la mer, l'eau et le sable doux, mais tu y jettes tes déchets.
Tu dis aimer les fleurs, mais tu les cueilles et elles crèvent dans un vase.
Tu dis aimer les arbres, mais tu les coupes et tu en fais du papier pour écrire que tu les aimes.
Tu dis aimer les animaux, mais un manteau de vison c'est toujours un beau cadeau.
Tu dis aimer le chant des oiseaux, mais tu l'écoutes piailler au fond de sa cage.
La caravane passe et ton chien n'aboie plus, sadique, tu l'équipes d'un collier électrique.
Tu dis que tu adores ton mari, mais que fais tu dans les bras d'un autre homme?
Tu dis que la femme bosse aussi bien que le mâle, mais tu la payes moins.
Tu dis aimer ton épouse, mais tu l'emprisonnes sous une burqa ou une camisole de soie.
Par respect pour ta dame, tes pratiques sexuelles ont des limites, mais tu les dépasses avec les fleurs du bitume.
Tu dis être pour l'égalité des sexes, mais tu ne participes pas aux tâches ménagères.
Tu tends une main à ton ami, mais de l'autre tu le poignardes dans le dos.
Tu dis merde à l'intolérance, mais tu habilles l'homosexuel dans les oripeaux de tes préjugés.
Tu n'es pas raciste, mais c'est toujours "l'étranger" qui ouvre la boite de pandore.
Tu trouves scandaleux l'exploitation des enfants, mais tu te sapes chez nike et adidas.
Tu te dis serviteur de Dieu, mais des enfants abusés t'accusent d'être un agent du diable.
Tu prônes la paix, mais en son nom tu lèves les armes de guerre.
Tu chéris la liberté, mais tu fais bâtir des prisons.
Tu dis aimer l'information, mais tu la travestis et manipule l'opinion publique.
Tu te bats pour la liberté d'expression, mais tu censures mes amis dans tes commentaires.
Tu proclames les mêmes droits pour tous, mais sans revoir celui de l'ex-détenu.
Tu dis aimer ton peuple, alors ironiquement, je réponds qui aime bien, châtie bien.
Tu dis du bien de l'abolition de l'esclavage, mais tu nous enchaines plus longtemps au travail.
Tu es contre le mauvais traitement des employés, mais tu manges chez mc donald.
Tu dis que la justice est impartiale, mais tu passes de une à deux vitesses.
Tu arrêtes dealers et toxicomanes, mais tu fumes le shit des prévenus.
Parce qu'il ne faut pas ôter la vie, tu prononces la peine de mort.
Tu te revendiques anti-capitaliste, mais tu vends tes produit; à prix inaccessibles pour les plus démunis.
Tu parles de respect de la vie privée du citoyen, mais tu crées toujours plus de fichiers .
Tu votes et tu blâmes les abstentionnistes, mais en cinq ans c'est tout ce que tu as fait.
Tu dis que tu aimes mes textes, dis moi ce que tu penses de ces lignes.
Auteur: D.G@
Texte sous licence Creative Commons
Inspiré par une citation de Jean Cocteau
Tu parles beaucoup, en agitant tes mains
mais tu n'agis en rien.
Tu aimes philosopher sur les problèmes existentiels
mais tu oublies de saluer la vieille dame du premier.
Tu aimes pavoiser dans des fringues « tendance »
mais tu ne cherches pas à savoir d'où elles viennent
ni dans quelles conditions de misère on les as fabriquées.
Tu viens d'acheter le tout dernier portable
celui qui te permet de mieux encore communiquer avec le monde entier
mais tu ne connais pas tes voisins de palier.
Tu as un grand écran-plat HD-LED et j'en passe
mais tes enfants mangent des pâtes à tous les repas.
Tu aimes la nature mais pour la voir le dimanche
tu fais des kilomètres en voiture
en pestant contre la pollution des autres.
Tu te plains de ne pas avoir assez de « pouvoir d'achat »
mais tu t'offres un quatre/quatre à crédit
pour frimer devant les voisins.
Tu aimes les fleurs mais les pâquerettes et les pissenlits
tu trouves que ça fait pas net sur ta pelouse .
Tu n'aimes pas la pluie
mais tu arroses ta pelouse
et tu t'inquiète de ne pouvoir remplir ta piscine
en période de sécheresse.
Tu aimes le calme
mais tu sors ta tondeuse dès que l'herbe dépasse 3 cm de haut.
Tu aimes les animaux et tu t'es offert un toutou
mais quand arrivent les vacances tu t'en débarrasses au bord de la route.
Tu t'offusques des mauvais traitements infligés aux bêtes
mais emmènes tes enfants au cirque,
tu t'émerveilles devant les évolutions restreintes
des phoques et autres dauphins derrière les vitres de l' océarium,
tu te fais des frayeurs en observant le tigre blanc
dopé aux tranquillisants bailler derrière les barreaux de sa cage.
Tu te trouves trop « enveloppé-e » et tu fais un régime
mais tu restes affalé sur le canapé toute la journée.
Tu t'inscrit au fitness mais tu prends ta voiture
pour aller chercher le pain à 500m de chez toi.
Tu aimes le sport
et tu regardes le match avachi dans ton fauteuil la bière à la main.
Tu aimerais vieillir en bonne santé
mais tu fumes, tu bois et tu manges de la viande à tous les repas.
Tu te plains de ce qu'on sert à la cantine
mais bien des peuples aimeraient « goûter les restes »
balancés dans les conteneurs.
Tu ne supportes aucun reproche
mais tu aimes critiquer ta collègue de travail.
Tu n'es pas d'accord avec le nouveau règlement
mais à l'heure du bilan c'est toujours :«Bien sûr Monsieur le directeur ! »
Tu râles après les conditions de travail
mais tu ne fais jamais la grève,
tu ne signes aucune pétition,
tu ne vas pas à la manifestation.
Tu te sens souvent morose
mais tous les soirs à 20 h tu allumes ton poste de télévison
histoire d'oublier tes soucis devant les informations.
Tu t'apitoies, le temps d'un reportage,
sur « ces pauvres gens qui sont dans le malheur »
mais tu détournes la tête quand on te demande une pièce.
Tu te sens triste et tu ne sais pas quoi faire
mais tu restes chez toi à ressasser
au lieu de sortir prendre l'air,
ou d'aller voir un ami.
Tu te plains de ta note d'électricité
mais tu n'éteins aucune lampe derrière toi.
Tu te plains de ta note de gaz
mais chez toi c'est une étuve à plus de 23° en plein hiver.
Tu te plains de l'augmentation de l'essence
mais ton vélo rouille tranquillement dans le garage.
Tu te plains de tout
mais tu grognes dans ton coin
en attendant des jours meilleurs.
Arrête de parler, agis
et tu verras combien en retour tu reçois.
Jacinte Grenier
le 11/10/2010