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25 octobre 2010 1 25 /10 /octobre /2010 00:00

P1010004.JPG                                   

J'ai enfilé les bottes et la parka

et je me suis enfoncée, panier d'osier au bras,

jusqu'au fond du bois.

Mes pieds foulaient l'amoncellement de feuilles

dont l'odeur humide emplissait mes narines,

les branchages entremêlées me griffaient parfois

et leur léger craquement

accompagnaient mes pas.

Derrière un tronc moussu se cachait

le chapeau brun satiné du bolet recherché

et avec un cri de joie je le cueillais en douceur,

pour le déposer sur le papier chiffonné au fond du panier.

Enhardie par la trouvaille

je repartais, l'œil rivé au sol,

à la recherche de ses confrères.

Autour de moi les fougères rousses,

dans la lumière tamisée du sous-bois,

frôlaient mes jambes dans un bruissement odorant.

Les bogues dégorgeaient leurs fruits luisants

qui roulaient sur le tapis épais.

Quelques bruissements d'ailes

signalaient la présence d'un oiseau, par mon passage dérangé.

De temps en temps une pause

pour observer ici ou là

le chapeau bistre ou orangé d'un joli champignon :

« Quel est son nom ? Est-il bon ? »

Il vaut mieux cette fois, le laisser aux limaces

et autres habitants de ce bois,

de merveilles déjà le panier est rempli

promesse d'un festin au goût de nature.

 

« Into the wild » je me sens si bien !

 

 

 

 

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24 octobre 2010 7 24 /10 /octobre /2010 15:43

reflets-arbres-fosses-blancs.JPG 

 

 

La complainte du chêne


Ils ont garé leurs voitures

et préparé leur forfait

dans l'air calme du petit matin

les oiseaux se sont tus

comme s'ils comprenaient.

Au premier rugissement

de la machine à tuer

tous se sont envolés

adieu leur refuge

adieu leur nichée...

Dans le fracas des branches qui gémissent

le vieil arbre se meurt

je crois entendre ses pleurs

aux miens mêlés.


J'ai écrit ce texte après avoir vu le massacre ordinaire d'un chêne centenaire abattu parce qu'il « aurait menacé » la maison construite tout près de lui... la chouette qui hululait tous les soirs du haut de ses branches, et les nombreux oiseaux qui l'habitaient ou le visitaient n'ont plus qu'à trouver un autre abri : une fois de plus l'homme a pris leur territoire sans aucun état d'âme.

 

 

 

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20 octobre 2010 3 20 /10 /octobre /2010 12:50

 

Les manifestations : deux parties distinctes.

 

Tout d'abord, la manifestation, la vraie, la belle, l'interprofessionnelle, celle où on sent l'ambiance revendicative mais aussi festive ; l'espoir est là, l'envie de se faire entendre, comprendre...

 

La rumeur au loin

Je m'avance le cœur battant

L'émotion à fleur de peau

Parmi la foule dense

La place est déjà pleine

Pourtant on continue d'affluer sur les côtés

Les banderoles colorées survolent les têtes

Les discours peuvent commencer

Applaudissements, tam-tam et slogans scandés

On se prépare à défiler

 

Le signal est donné

La foule ondoie, lentement le cortège s'avance

Tous âges confondus

Hommes et femmes dans la rue

Manifestent leur colère

Espérant être entendus

Pancartes de tout acabit,

Drapeaux et banderoles flottent au vent

Et disent mieux qu'un long discours

La grogne du peuple en colère

 

Les sourires, rires et chansons

Ne manquent pas à l'appel pour autant

Et c'est dans une franche récréation

Que se déploie la manifestation

Les gens croisés regardent d'un œil sympathique

Ce défilé bigarré

Les bras se tendent, les bouches scandent

La mélopée des mégaphones

On exprime haut et fort

Ce qui d'ordinaire en nous dort

Solidaires, unis et frères d'un jour

On se sourit, on se regarde,

On échange quelques mots,

On se sent fort, ensemble, solidaires :

C'est la magie de la manifestation...

DSC_0001.JPG

 

 

Et puis, une fois que les organisations syndicales ont donné l'ordre de se disperser, que la plupart des manifestants rentrent tranquillement chez eux, avec l'espoir d'avoir été écoutés, l'espoir que les négociations demandées soient entamées, que leur mouvement soit suivi d'un dialogue entre les parties en présence, une seconde bataille, pas du même ordre, avec des revendications confuses qui ne savent pas s'exprimer, se met en place.

Ceux qu'on appelle des casseurs, mêlés à d'autres, plus pacifiques mais qui ne supportent pas de voir ces amas de crs, armurés, postés un peu partout autour de la place, attendant l'affrontement.

La suite tout le monde la connait, même si les témoignages sont souvent divergents car il y a ceux qui enragent de voir les destructions volontaires sur le mobilier urbain, et on les comprend, et il y a ceux qui trouvent disproportionné ce déploiement de force armée et les interpellations à la va-vite suivies de jugements expéditifs, souvent sans preuves concrètes et surtout beaucoup trop sévères !

Voici un tract que j'ai eu hier durant la manifestation :

 

 NE LAISSONS PAS NOS JEUNES SEULS FACE A LA VIOLENCE

 

Actuellement les seules personnes à être interpellées et condamnées sont des jeunes adultes et des mineurs.

 

Pourquoi ?

 

Ne trouvez-vous pas qu »il y ait disproportion entre les délits commis et les peines prononcées (majoritairement 2 mois fermes) ?

 

Nos jeunes sont-ils des criminels ?

De qui avons-nous peur ?

 

Le seul sentiment de « guérilla urbaine » que nous constatons est donné par le nombre disproportionné de gendarmes mobiles surarmés et surprotégés sillonnant la ville.

 

Nous nous devons de les écouter,

nous nous devons de dialoguer avec eux.

 

Des citoyens-enseignants de Saint-Nazaire

 

DSC_0036.JPG

 

Et pour terminer, mon propre témoignage, sur ce que j'ai vu et entendu, sur ce que je ressens.

 

J'aime rester jusqu'au bout d'une manifestation, pour essayer de comprendre ce qui se passe vraiment et non me contenter du journal télévisé du soir qui met l'accent sur les dérapages et ce qui va provoquer ensuite ce que cherche le gouvernement : monter les gens qui ont à la base, les mêmes revendications, les uns contre les autres (j'en ai vu venir aux mains hier soir) !

 

C'est vrai qu'il y a envie d'en découdre de la part de bandes de jeunes, paumés, sans repères familiaux ni sociaux (que leur propose-t-on pour les sortir de leurs galères ??) et c'est vrai que les feux de bagnoles, de poubelles, d'arbres et autres dégradations ne sont pas la bonne façon de se faire entendre mais...

 

Que cherche le gouvernement qui refuse toute négociation, qui annonce la fin des blocus en employant la force, qui laisse pourrir la situation de précarité de ces jeunes et de bien d'autres ?

Sa seule réponse au mouvement : la répression !

Je n'ai pas été la seule à être choquées par l'impressionnant dispositif de crs, qui sont présents bien avant le début d'une manifestation, déguisés en robocoqs...lors de la première manifestation du 7 septembre, ils n'étaient pas là...il n'y a pas eu d'affrontements : les quelques jeunes provocateurs qui s'étaient approchés des grilles de la sous-préfecture en ont été pour leurs frais... ils sont partis très vite n'ayant personne en face d'eux.

Ensuite on a vu comment cette « guérilla urbaine » a commencé lors des autres manifestations, alors que les crs étaient présents.

 

DSC_0030.JPG

 

 

Le résultat de tout ça c'est également que les gens qui ont les mêmes revendications, y compris les non-grévistes qui ne peuvent participer aux manifestations, sont montés les uns contre les autres, focalisés sur ces mouvements de l'après, pendant que le gouvernement fait passer en force sa réforme injuste ! N'est-ce-pas une autre forme de violence ???

Et que dire de tout ce qu'on sait maintenant des délits de ces messieurs haut-placé, ils ne brûlent pas de poubelles, ils font bien pire : ils pillent à leur profit les caisses de l'état qu'on voudrait nous faire remplir par l'esclavage moderne !

Deux poids, deux mesures ! Pas les mêmes façons de s'encanailler mais n'oublions pas cela !

 

Comment va se poursuivre ce mouvement qu'il faut bien appeler une révolution même si elle paraît un peu partir dans tous les sens ?

Comment se faire entendre quand nos manifestations pacifiques ne sont pas reconnues, nos grèves sont réprimées ????

 

Jacinte

Le 19/10/2010

 

 

 

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18 octobre 2010 1 18 /10 /octobre /2010 20:23

DSC_0007.JPG 

Renaissance

 

Tes sourires revenus

sont des cadeaux de bienvenue

à la vie qui te cherchait

dans les méandres de ton esprit

sans arriver à ouvrir

la porte blindée

que tu avais refermée

sur toi.

 

Ton rire à tout va

pour un rien pour un tout

pour saluer bien bas

le retour des beaux jours

le printemps dans tes yeux

l'été dans ta tête

te convie à nouveau à la fête

de ton moi.

 

Ton envie de danser

sur les chemins de ton cœur

vers celui qui t'emmène

en voyage d'amour

qui partage avec toi

le soleil des faubourgs

et les longues balades

tout près de toi.

 

Ton plaisir d'exister

que tu ne savais pas

si près et si loin à la fois

tu le respires à nouveau

garde-le prisonnier

dans la boîte aux menus trésors

bien cachée

au fond de toi.

Tu pourras alors

les jours de tempête

pour sauver ton navire qui tangue

faire remonter le souvenir

des moments heureux de ton existence

et ainsi rappeler à ton âme qui chavire

que la vie sait donner

à qui sait recevoir.

 

Pour toi ma fille

 

 

Jacinte

le 18/10/2010

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11 octobre 2010 1 11 /10 /octobre /2010 23:01

Un texte de mon ami Djamal Layeun et la suite qu'il m'a inspirée....

 

 

Tu dis aimer l'air pur, mais ne circule qu'en voiture.

Tu dis aimer les forêts luxuriantes, mais tu achètes aveuglement chez Leroy Merlin...

Tu jubiles devant la mer, l'eau et le sable doux, mais tu y jettes tes déchets.

Tu dis aimer les fleurs, mais tu les cueilles et elles crèvent dans un vase.

Tu dis aimer les arbres, mais tu les coupes et tu en fais du papier pour écrire que tu les aimes.

Tu dis aimer les animaux, mais un manteau de vison c'est toujours un beau cadeau.

Tu dis aimer le chant des oiseaux, mais tu l'écoutes piailler au fond de sa cage.

La caravane passe et ton chien n'aboie plus,  sadique, tu l'équipes d'un collier électrique.

Tu dis que tu adores ton mari, mais que fais tu dans les bras d'un autre homme?

Tu dis que la femme bosse aussi bien que le mâle, mais tu la payes moins.

Tu dis aimer ton épouse, mais tu l'emprisonnes sous une burqa ou une camisole de soie.

Par respect pour ta dame, tes pratiques sexuelles ont des limites, mais tu les dépasses avec les fleurs du bitume.

Tu dis être pour l'égalité des sexes, mais tu ne participes pas aux tâches ménagères.

Tu tends une main à ton ami, mais de l'autre tu le poignardes dans le dos.

Tu dis merde à l'intolérance, mais tu habilles l'homosexuel dans les oripeaux de tes préjugés.

Tu n'es pas raciste, mais c'est toujours "l'étranger" qui ouvre la boite de pandore.

Tu trouves scandaleux l'exploitation des enfants, mais tu te sapes chez nike et adidas.

Tu te dis serviteur de Dieu, mais des enfants abusés t'accusent d'être un agent du diable.

Tu prônes la paix, mais en son nom tu lèves les armes de guerre.

Tu chéris la liberté, mais tu fais bâtir des prisons.

Tu dis aimer l'information, mais tu la travestis et manipule l'opinion publique.

Tu te bats pour la liberté d'expression, mais tu censures mes amis dans tes commentaires.

Tu proclames les mêmes droits pour tous, mais sans revoir celui de l'ex-détenu.

Tu dis aimer ton peuple, alors ironiquement, je réponds qui aime bien, châtie bien.

Tu dis du bien de l'abolition de l'esclavage, mais tu nous enchaines plus longtemps au travail.

Tu es contre le mauvais traitement des employés, mais tu manges chez mc donald.

Tu dis que la justice est impartiale, mais tu passes de une à deux vitesses.

Tu arrêtes dealers et toxicomanes, mais tu fumes le shit des prévenus.

Parce qu'il ne faut pas ôter la vie, tu prononces la peine de mort.

Tu te revendiques anti-capitaliste, mais tu vends tes produit; à prix inaccessibles pour les plus démunis.

Tu parles de respect de la vie privée du citoyen, mais tu crées toujours plus de fichiers .

Tu votes et tu blâmes les abstentionnistes, mais en cinq ans c'est tout ce que tu as fait.

 

Tu dis que tu aimes mes textes, dis moi ce que tu penses de ces lignes.

 

Auteur: D.G@

Texte sous licence Creative Commons

 

Inspiré par une citation de Jean Cocteau



Tu parles beaucoup, en agitant tes mains

mais tu n'agis en rien.

Tu aimes philosopher sur les problèmes existentiels

mais tu oublies de saluer la vieille dame du premier.



Tu aimes pavoiser dans des fringues « tendance »

mais tu ne cherches pas à savoir d'où elles viennent

ni dans quelles conditions de misère on les as fabriquées.

Tu viens d'acheter le tout dernier portable

celui qui te permet de mieux encore communiquer avec le monde entier

mais tu ne connais pas tes voisins de palier.

Tu as un grand écran-plat HD-LED et j'en passe

mais tes enfants mangent des pâtes à tous les repas.

Tu aimes la nature mais pour la voir le dimanche

tu fais des kilomètres en voiture

en pestant contre la pollution des autres.

Tu te plains de ne pas avoir assez de « pouvoir d'achat »

mais tu t'offres un quatre/quatre à crédit

pour frimer devant les voisins.



Tu aimes les fleurs mais les pâquerettes et les pissenlits

tu trouves que ça fait pas net sur ta pelouse .

Tu n'aimes pas la pluie

mais tu arroses ta pelouse

et tu t'inquiète de ne pouvoir remplir ta piscine

en période de sécheresse.

Tu aimes le calme

mais tu sors ta tondeuse dès que l'herbe dépasse 3 cm de haut.

Tu aimes les animaux et tu t'es offert un toutou

mais quand arrivent les vacances tu t'en débarrasses au bord de la route.

Tu t'offusques des mauvais traitements infligés aux bêtes

mais emmènes tes enfants au cirque,

tu t'émerveilles devant les évolutions restreintes

des phoques et autres dauphins derrière les vitres de l' océarium,

tu te fais des frayeurs en observant le tigre blanc

dopé aux tranquillisants bailler derrière les barreaux de sa cage.





Tu te trouves trop « enveloppé-e » et tu fais un régime

mais tu restes affalé sur le canapé toute la journée.

Tu t'inscrit au fitness mais tu prends ta voiture

pour aller chercher le pain à 500m de chez toi.

Tu aimes le sport

et tu regardes le match avachi dans ton fauteuil la bière à la main.

Tu aimerais vieillir en bonne santé

mais tu fumes, tu bois et tu manges de la viande à tous les repas.

Tu te plains de ce qu'on sert à la cantine

mais bien des peuples aimeraient « goûter les restes »

balancés dans les conteneurs.





Tu ne supportes aucun reproche

mais tu aimes critiquer ta collègue de travail.

Tu n'es pas d'accord avec le nouveau règlement

mais à l'heure du bilan c'est toujours :«Bien sûr Monsieur le directeur ! »

Tu râles après les conditions de travail

mais tu ne fais jamais la grève,

tu ne signes aucune pétition,

tu ne vas pas à la manifestation.



Tu te sens souvent morose

mais tous les soirs à 20 h tu allumes ton poste de télévison

histoire d'oublier tes soucis devant les informations.

Tu t'apitoies, le temps d'un reportage,

sur « ces pauvres gens qui sont dans le malheur »

mais tu détournes la tête quand on te demande une pièce.

Tu te sens triste et tu ne sais pas quoi faire

mais tu restes chez toi à ressasser

au lieu de sortir prendre l'air,

ou d'aller voir un ami.



Tu te plains de ta note d'électricité

mais tu n'éteins aucune lampe derrière toi.

Tu te plains de ta note de gaz

mais chez toi c'est une étuve à plus de 23° en plein hiver.

Tu te plains de l'augmentation de l'essence

mais ton vélo rouille tranquillement dans le garage.

Tu te plains de tout

mais tu grognes dans ton coin

en attendant des jours meilleurs.



Arrête de parler, agis

et tu verras combien en retour tu reçois.



Jacinte Grenier

le 11/10/2010

 

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11 octobre 2010 1 11 /10 /octobre /2010 13:09

 

Tu parles beaucoup, en agitant tes mains

mais tu n'agis en rien.

Tu aimes philosopher sur les problèmes existentiels

mais tu oublies de saluer la vieille dame du premier.



Tu aimes pavoiser dans des fringues « tendance »

mais tu ne cherches pas à savoir d'où elles viennent

ni dans quelles conditions de misère on les as fabriquées.

Tu viens d'acheter le tout dernier portable

celui qui te permet de mieux encore communiquer

avec le monde entier

mais tu ne connais pas tes voisins de palier.

Tu as un grand écran-plat HD-LED et j'en passe

mais tes enfants mangent des pâtes à tous les repas.

Tu aimes la nature mais pour la voir le dimanche

tu fais des kilomètres en voiture

en pestant contre la pollution des autres.

Tu te plains de ne pas avoir assez de « pouvoir d'achat »

mais tu t'offres un quatre/quatre à crédit

pour frimer devant les voisins.



Tu aimes les fleurs mais les pâquerettes et les pissenlits

tu trouves que ça fait pas net sur ta pelouse .

Tu n'aimes pas la pluie

mais tu arroses ta pelouse

et tu t'inquiète de ne pouvoir remplir ta piscine

en période de sécheresse.

Tu aimes le calme

mais tu sors ta tondeuse

dès que l'herbe dépasse 3 cm de haut.

Tu aimes les animaux et tu t'es offert un toutou

mais quand arrivent les vacances

tu t'en débarrasses au bord de la route.

Tu t'offusques des mauvais traitements infligés aux bêtes

mais tu emmènes tes enfants au cirque,

tu t'émerveilles devant les évolutions restreintes

des phoques et autres dauphins

derrière les vitres de l' océarium,

tu te fais des frayeurs en observant le tigre blanc

dopé aux tranquillisants bailler

derrière les barreaux de sa cage.



Tu te trouves trop « enveloppé-e » et tu fais un régime

mais tu restes affalé sur le canapé toute la journée.

Tu t'inscris au fitness mais tu prends ta voiture

pour aller chercher le pain à 500m de chez toi.

Tu aimes le sport

mais tu regardes le match avachi dans ton fauteuil la bière à la main.

Tu aimerais vieillir en bonne santé

mais tu fumes, tu bois et tu manges de la viande à tous les repas.

Tu te plains de ce qu'on sert à la cantine

mais bien des peuples aimeraient « goûter les restes »

balancés dans les conteneurs.



Tu ne supportes aucun reproche

mais tu aimes critiquer ta collègue de travail.

Tu n'es pas d'accord avec le nouveau règlement

mais à l'heure du bilan c'est toujours :

«Bien sûr Monsieur le directeur ! »

Tu râles après les conditions de travail

mais tu ne fais jamais la grève,

tu ne signes aucune pétition,

tu ne vas pas à la manifestation.



Tu te sens souvent morose

mais tous les soirs à 20 h tu allumes ton poste de télévison

histoire d'oublier tes soucis devant les informations.

Tu t'apitoies, le temps d'un reportage,

sur « ces pauvres gens qui sont dans le malheur »

mais tu détournes la tête quand on te demande une pièce.

Tu te sens triste et tu ne sais pas quoi faire

mais tu restes chez toi à ressasser

au lieu de sortir prendre l'air,

ou d'aller voir un ami.



Tu te plains de ta note d'électricité

mais tu n'éteins aucune lampe derrière toi.

Tu te plains de ta note de gaz

mais chez toi c'est une étuve à plus de 23° en plein hiver.

Tu te plains de l'augmentation de l'essence

mais ton vélo rouille tranquillement dans le garage.

Tu te plains de tout

mais tu grognes dans ton coin

en attendant des jours meilleurs.



Arrête de parler, agis

et tu verras combien en retour tu reçois.



Jacinte Grenier

le 11/10/2010

 

Texte inspriré par D.GA,

lui-même inspiré par une citation de Cocteau :

"Tu dis que tu aimes...mais..."




Mon-regard-sur-la-vie-0041.JPG









 

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9 octobre 2010 6 09 /10 /octobre /2010 11:27

 

Les rides, homme-femme mode d'emploi

 

Assaillies de toutes parts,

crèmes vantées par la publicité

affiches, magazines et télé

regorgeant de peaux bien lisses

et de jambes galbées,

nous avons bien du mal

parmi tout ce fatras sublimant la jeunesse

d'accepter notre proche vieillissement

nous les femmes, principales victimes

de l'image idéale

qu'on doit de nos jours

préserver le plus longtemps possible

si on ne veut pas trop vite

faire partie de la charrette des condamnées...

 

condamnées donc

à étaler matin et soir

crèmes miracles ou autres onguents

sensés effacer la fatigue des années ?

À camoufler nos rides sous une couche de fard

à couvrir nos chevaux blancs d'une couleur

qui n'est pas la leur

à passer des heures devant le miroir

pour traquer les petits défauts que le temps a laissé.

 

 

Voyez-vous ce bellâtre

de cinquante ans passés

se pavaner au bras d'une demoiselle en fleur

il ne lui viendrait pas à l'idée

de chercher parmi nous

une compagne assortie à ses cheveux gris.

Mais si d'aventure

nous osons nous montrer

aux côtés d'un homme

dont nous sommes de dix ou quinze ans l'aînée

regards en biais, ricanements nous sont dédiés.

 

Pour preuve allumons la télé

et regardons agacées

les films gentillets

qu'on nous sert après le dîner

montrant un acteur vieillissant

qui retrouve gaillardement ses élans

dans les bras d'une jeunesse.

 

Tandis que sur papier glacé

à grand renfort de peau lisse

et de jambes effilées

des donzelles de vingt ans

font office d'idéal à atteindre

alors que notre horloge les a largement dépassées.

Si on tourne la page pourtant

sourire bronzé, tempes grisonnantes

et « belles » rides affichées,

le mâle dans sa superbe

vante sans complexe parfum ou autre déodorant.

 

Laissez-nous de grâce

vieillir tranquillement

et regardez plutôt ce que les années nous ont apportées :

sagesse, sérénité, sourire aimant

la vie heureusement ne nous a pas oubliées

puisqu'en échange de la jeunesse perdue

elle nous offre des années parsemées de paix.

 

Jacinte Grenier

le 8/10/201jassbalise.JPG0

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6 octobre 2010 3 06 /10 /octobre /2010 12:48

 

Merci

 

Un petit mot de rien du tout

qui fait pourtant beaucoup

on le dit souvent sans y penser

il n' a pas toujours la même densité

du merci au quotidien

servi à table en même temps que les plats

offert en souriant à celui qui vous tient la porte

écrit sur le petit mot laissé le matin

tapé au clavier, envoyé par courrier

vers l'un ou l'autre des amis lointains

exprimé d' un signe de tête

vers le conducteur obligeant qui vous laisse traverser

déposé sur la joue d'un enfant

qui vous tend son dessin

murmuré à l'oreille de l'amoureux

qui arrive en courant, un bouquet à la main

donné en échange du cadeau qu'on reçoit,

des marques d'attention qui soulagent la journée,

du gentil discours au pot de l'amitié,

et, mieux que la parole parfois,

dit avec un regard, un geste ou une effusion chaleureuse

ce petit mot de rien du tout

qui fait pourtant beaucoup

attention à ne pas l'oublier

au risque de blesser, au risque de le perdre

dans les méandres de la modernité.

 

Jacinte

P7050369.JPG

 

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4 octobre 2010 1 04 /10 /octobre /2010 13:20

 

Saisons

 

Je ne sais pas pourquoi j'aime tant

parcourir le sentier, sac à dos et chapeau de pionnier,

les yeux perdus dans la beauté présente,

ciel, océan, jeux de lumière sur le marais,

cherchant l'endroit rêvé où je pourrai

déposer sur le papier à grains quelques touches colorées

du spectacle à cet instant offert.

 

Je ne sais pas pourquoi j'aime tant

marcher, bottes aux pieds, dans les hautes herbes mouillées,

sur les feuilles froissées, sur la terre aux odeurs automnales,

les yeux au sol, à la recherche du chapeau lustré

beige, bistre, marron ou chamoisé d'un champignon

qui sera délicatement déposé sur les feuilles de fougère,

qui tapissent le fond du panier d'osier.

 

Je ne sais pas pourquoi j'aime tant

blouson kaki, pantalon à poches et appareil en bandoulière,

prendre le temps de découvrir un lieu perdu,

au milieu d'un bois ou au détour d'un chemin,

l'œil aux aguets, prêt à capter l'instant furtif,

la scène unique, l'oiseau, la plante ou le point de vue

qui me donnera l'envie d'appuyer sur le bouton magique,

pour garder le souvenir de ce moment-là.

 

 

Je ne sais pas pourquoi j'aime tant

le printemps revenu marcher dans les champs,

pour y glaner quelques plants

qui fleuriront dans quelques temps,

dans mon jardin, réplique miniature de la nature environnante,

parfumé au naturel, de fleurs champêtres à la beauté discrète.

 

Je ne sais pas pourquoi j'aime tant

les pieds dans l'eau, le panier grillagé au bras,

baguenauder sur les rochers, soulever les pierres de l'océan,

y ramasser coquilles d'huître ou bigorneaux,

respirant à pleines narines l'air iodé,

les oreilles ravies du cri des oiseaux de mer.

 

Je sais bien pourquoi j'aime tant

me promener au fil des saisons,

chacune son charme, chacune sa raison d'être,

même s'il faut parfois composer avec un ciel de pluie,

les rafales de vent ou le gel craquant,

rien ne serait pareil si au long des jours le soleil

dardait ses rayons d'or sur notre terre fatiguée

sans jamais la laisser se reposer et se gonfler de la pluie bienfaisante...

 

Jacinte

Mon-regard-sur-la-vie-0013.JPG

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2 octobre 2010 6 02 /10 /octobre /2010 00:51

  P5010039.JPGIl pleuvait aujourd'hui et le vent soufflait fort, la toute première tempête d'automne...

En soirée je fais quelques courses au hard-discount du coin ; puis vient le moment redouté du passage à la caisse,(il faut être ultra rapide pour récupérer ses paquets après le passage à la caisse car le tapis est très limité et le caissier a des ordres pour faire le plus vite possible, ça s'appelle la productivité).

Devant moi un couple de gens de couleur, dont le total des achats se montent à 72 €, demandent au caissier d'en enlever quelques-uns car ils ne peuvent dépasser 50€.

Le caissier s'énerve, quelques échanges de paroles tendues, des regards et des soupirs excédés de sa part me mettent mal à l'aise, les autres clients à leur tour commencent à remarquer le mini-drame qui se joue dans ce magasin de la morosité.

L'ambiance n'est pas à la fête...

Arrive mon tour, le caissier qui a essayé en vain de me rendre complice par un ou deux regards appuyés, les yeux levés au ciel, des gestes énervés, en est pour ses frais, sans prendre partie je n'ai pas aimé sa façon de se comporter envers ces gens.

Je pense que cela n'est déjà pas facile pour eux de montrer qu'ils ne peuvent dépenser plus d'une certaine somme, alors leur reprocher de ne pas l'avoir dit au bon moment je trouve ça nul...

« Désolé Madame pour l'attente !

- Non pas de problèmes

-   Si tous les clients faisaient comme ça on aurait pas fini !

- Vous devez être fatigué par vos conditions de travail (j'ai vu plusieurs reportages sur la gestion des hard-discount et notamment sur le rythme infernal demandé au personnel)

- Oui, c'est la fin de la journée !

- Mais vous savez ils n'ont sûrement pas fait exprès !

-   Oui mais je n'ai pas aimé la façon dont elle a balancé les paquets.

Ah ? Je n'avais pas vu ça, évidemment ce n'est pas agréable pour vous. Pour eux ce ne doit pas être facile non plus... et puis la fatigue de votre travail..."

 

Quelques phrases, un apaisement, une meilleure compréhension des différentes situations, le caissier me sourit et me souhaite, selon la formule consacrée, « une bonne fin de journée », l'amertume est partie pour un temps.

 

A la sortie, un jeune homme fait la manche, il me suit jusqu'à la voiture et quand il me demande quelques pièces je lui tends un paquet de gâteaux « non merci j'ai déjà mangé, gardez-le pour vos enfants » « non prenez-le, je préfère vous donner ça... » « merci je le mangerai ce soir alors »

 

Ca se passe à St-Nazaire, ville moyenne, un soir d'octobre 2010 : un échantillon de petites tranches de vie quotidienne comme celles de bien des Français : manque de moyens, fatigue nerveuse au travail où la moindre minute est comptée, précarité...

 

Jacinte 

 

 

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